CONCOURS
Réhabilitation et Extension du Lycée professionnel du Toulois à Toul (54)

Une implantation singulière et majeure dans le panorama de la citée touloise


Maîtrise d’Ouvrage : Région Grand Est

Concours

Surface de plancher : 12 026 m²

Coût Travaux HT de l’opération : 14 951 215 €

Equipe MOE : Architectes Associés : Ambert-Biganzoli - BET TCE : CET  - BET HQE : TRIBU - Cuisiniste : BEGC - Architecte du partimoine : JC Brua - BET Exploitation Maintenance : CPR


La parcelle de l’établissement se trouve au cœur de la ville épiscopale tout en jouxtant la ville médiévale et un tissu urbain plus aéré, moins classique, de la seconde moitié du XXe siècle : un site aux multiples influences. Elle est d’une taille peu commune au regard du parcellaire extrêmement dense et étroit environnant. Son impact visuel est très fort, à la même échelle que les parcelles de la Cathédrale et de l’hôtel de ville.

Cet îlot manque d’un bâti reconnaissable, unifié, respectueux du bâti existant tout en annonçant son identité et sa présence assumée.

Pour tendre vers cet objectif, le projet se sert de l’ensemble des atouts du site pour désenclaver l’établissement et de l’intégrer au mouvement de la ville tout en créant de nouvelles fonctionnalités, mutualisations et de transversalités.

Ces orientations doivent permettre aux lycéens, enseignants et encadrants de bénéficier de toutes les orientations et vues possibles mais aussi de ne plus être isolés, en marge de la vie et de la ville. L’établissement se replacera donc au carrefour des villes mais aussi des cultures et des accès.

Nous étendons donc le lycée de manière très dense tout en privilégiant de nombreuses respirations et ouvertures traduites par de petits carrefours de flux d’élèves aménagés, des jardins suspendus et autres dilatations et percées visuelles qui ouvrent et adoucissent le bâti structurant existant et neuf.

Pour ce qui est des bâtiments neufs, le béton blanc percé de fentes de lumières forme l’assise en rez-de-chaussée du bâtiment car en prise directe avec la rue. Les matériaux sont robustes, pérennes, tantôts protecteurs tantôts ouvrants et transparents.

Les étages, plus aériens sont habillés d’un bardage en plissé inox qui apporte des vibrations grâce à l’alternance non régulière de plaques d’acier mates ou inox brillantes. Ce revêtement réfléchit la lumière du ciel et les nuages, permettant ainsi un effacement de la longueur de la façade sur rue. Le revêtement « miroir » permet aussi de refléter les silhouettes de la cathédrale et de l’hôtel de ville, ouvrant un dialogue poétique et contemporain avec le cœur historique.

Ce bâtiment se veut modeste et s’« efface » devant l’architecture forte de l’ensemble épiscopal, dont il devient le fond de scène. Les toitures établissent une continuité familière et dynamique en pointillées avec des jeux de pentes et de noues réinterprétées et non sans rappeler le paysage des toitures environnantes et du ton de celles de l’Hôtel de Ville qui lui fait face.

Nous conservons le rythme et la majorité des dessins des éléments structurels des façades existantes dans la cour principale et sur le Quai de la Glacière pour des raisons économiques et parce qu’ils représentent un mouvement architectural affirmé à conforter.

L’ensemble des volumes neufs sont simples et judicieusement disposés afin de recréer de grandes perspectives ; des alignements existants sont prolongés et affirmés afin de déambuler aisément et sans ambigüité au cœur de l’établissement. Pour ces raisons, la rue qui borne la parcelle au Sud est largement édifiée afin de rétablir un réel profil de rue urbaine ponctuée de vides, patios, jardins suspendus et ainsi créer la diversité, la surprise et les vues tout au long de ce linéaire miroitant.

Nous respectons donc le vocabulaire de : soubassement, corps de bâtiment, couvertures, ouvertures, portes et clôtures comme précédemment évoqué car c’est avec ces outils que l’on dialogue le mieux avec le patrimoine existant tout en osant des volumes audacieux marqués aux trois points d’accès et de couture du projet. Ce vocabulaire nous aide également à créer une union fine entre existant et neuf dont certains jeux de soubassement opèrent cette couture indispensable à la reconnaissance d’un seul et même ensemble ouvert sur la ville.